H comme ... Hourra ! La guerre est finie !



C'était le 16 mai 1945 !

Cela faisait déjà une semaine que la guerre était finie et que toutes les communes avaient organisé des bals pour fêter la victoire. A Servon,  les bals avaient eu lieu pendant 3 jours de suite, dans des baraquements sur la route d'Acigné. Bien que sa mère n'aimait pas du tout ce genre de festivités, et que son père n'était toujours pas revenu, Odile et sa mère  y étaient tout de même allées. Odile avait adoré ces moments de fête et c'est à cette occasion qu'elle avait appris à danser.

Alors que pendant toute la 2ème quinzaine d'avril, il avait fait exceptionnellement chaud, les températures avaient brutalement chuté depuis le début du mois de mai et il avait neigé sur toute la France, avec des épaisseurs de neige allant jusqu'à 10 cm en région parisienne.

C'était le 16 mai 1945,  Odile avait eu 14 ans la veille, il neigeait, et son père était enfin de retour dans sa famille, après 5 années d'absence.

Il était arrivé en voiture, conduite par une personne, qui, comme tous ceux qui possédaient un véhicule, avait été réquisitionnée pour ramener les prisonniers chez eux, depuis la gare de Rennes.

Cela avait été très facile pour Odile de se réhabituer à son père, tellement il était facile à vivre.

La vie pouvait enfin reprendre un cours normal ... ou presque.

 

1945 - la famille enfin réunie

 

Mais ce n'était pas facile pour autant.

Il faudra une bonne année pour qu'il n'y ait plus aucune restriction sur le plan alimentaire ou sur les achats de produits de la vie courante

Francis, alors âgé de 20 ans, travaillait déjà depuis plusieurs années en tant qu'ouvrier agricole tout en aidant sa mère à la ferme et n'habitait déjà plus en permanence chez ses parents. 

Comme son père était revenu, il n'était plus indispensable. Alors il a quitté définitivement le domicile pour s'installer  en région parisienne. Ce n'était pas pour fuir son père, mais plutôt sa mère avec qui les relations étaient très difficiles.

Cela n'a pas été facile non plus pour Geneviève qui avait géré toute seule la ferme pendant 5 années, de passer du statut de chef de famille à celui d'épouse seulement.

Francis, le père d'Odile, même s'il avait été plutôt correctement traité pendant ses années de captivité, n'était pas revenu en aussi bonne santé que lorsqu'il était parti. Les conditions de vie, de climat et de travail avaient laissé des traces. Il souffrait d'arthrite chronique déformante et ankylosante, lui donnant droit quelques années plus tard à une pension d'invalidité militaire.

Il avait repris une des habitudes qu'il avait depuis son mariage : Tous les dimanches soirs, jusqu'à minuit, il jouait de l'accordéon tout seul, juste pour le plaisir de jouer. Il empêchait tout le monde de dormir, mais il avait besoin de ce moment.

Odile, adolescente de 14 ans n'allait plus à l'école. Comme beaucoup de filles d'agriculteurs de son âge, son destin allait être de travailler à la ferme avec ses parents jusqu'à son mariage.

 

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