D comme ... Déménagement




Il y en avait de l’effervescence, ce samedi 30 septembre 1939 chez Odile. Et cela avait commencé de très bonne heure.  Au petit matin, une bonne douzaine de personnes étaient arrivées, les unes après les autres.

Tout d’abord, Théophile, Marie-Ange et Francis, l’oncle, la tante et le cousin d’Odile. Puis, les voisins et les amis, tous venus avec chevaux et charrettes.

Mais que se passait-il donc ? Vous l’avez deviné, la réponse est dans le titre : c’était le jour du déménagement.

 


 

Quelques mois plus tôt, Geneviève et Francis, les parents d’Odile, avaient décidé de quitter la ferme de Nouvoitou.  Le bail de 9 années était arrivé à terme et ils ne souhaitaient pas le renouveler car la ferme était trop petite (7 ha seulement) et les relations avec le propriétaire n’étaient pas excellentes.

Une ferme à Servon, située à une quinzaine de kms de là, un peu plus grande, allait se libérer à la St Michel. Elle leur convenait, ils avaient donc décidé de s’y installer.

En ce lendemain de la St Michel, le déménagement pouvait commencer.

Les premiers à quitter Nouvoitou avaient été Théophile (l'oncle), Francis le cousin et Francis le frère d’Odile. Ils avaient la mission d’escorter, à pied, les 5 vaches que possédait la famille, jusqu’à leur nouvelle demeure.  

Tout s’était bien passé, mais ils n’avaient pas été trop de 3 pour les encadrer, surtout en début de trajet. En effet, les vaches adoraient les pommes, et il y avait plein de pommiers le long des routes.  Aussi les vaches n’hésitaient pas à courir d’un champ à l’autre en espérant s’en mettre plein la panse, au risque d’être malades. Il fallait donc courir plus vite qu’elles pour les en empêcher et les faire revenir sur la route. 

Il avait fallu également traverser le bourg de Chateaugiron, ce qui n’avait pas été très facile non plus. Heureusement, il y avait peu de voitures à l’époque. 

 


Même si le rythme s’était un peu ralenti au fur et à mesure des kms, le convoi avait bien avancé et vaches et hommes étaient arrivés pour midi.

Pendant ce temps là, à Nouvoitou, le chargement de la douzaine de charrettes et tombereaux avait commencé de très bonne heure, sous la direction de Francis, le père d’Odile , d'un cousin et son beau-père pour le chargement des meubles.

Quant tout avait été chargé, c’est un convoi d’une douzaine de charrettes et tombereaux qui s’était élancé sur les routes, entre Nouvoitou et Servon.

  • 3 ou 4 charrettes pour les meubles : on ne pouvait mettre dans une charrette, qu’un seul gros meuble non démonté, et on comblait avec des meubles ou objets plus petits : 3 armoires, 3 lits, 1 buffet, 1 table, 1 horloge, 1 chevet, 1 huche, des chaises, 1 barratte, 1 écremeuse, la vaisselle, les ustensiles de cuisine,  les vêtements….

  • plusieurs charrettes ou tombereaux pour les céréales : blé, avoine, orge (pas de paille ni de foin , car la récolte de l’été restait sur place, les nouveaux occupants récupérant la récolte des anciens locataires)

  • des charrettes pour le matériel agricole : rouleau, cultivateur, coupe-betteraves, charrue, batteur, herses, "secouette" (arracheuse de légumes, notamment de pommes de terre), moteur et les outils comme les fourches, faux, pelles etc. ….

  • 1 tombereau recouvert de grillage pour la volaille et les lapins

     

Francis (père) conduisait sa charrette avec son cheval (il ne possédait qu’un cheval, qu’une charrette et qu’un tombereau). Un cousin, conduisait une charrette de meubles et, le beau père du cousin, une autre.

Il faisait beau temps, le trajet s’était passé sans encombre, et tout le monde était arrivé vers midi.

 

A l'arrivée, il fallait nourrir tout ce beau monde (15-20 personnes au total)

Pour cela, les femmes avaient commencé leur journée très tôt également :

Marie Ange, la tante d’Odile, était arrivée de bon matin, en taxi (le propriétaire du taxi était une relation du cousin), afin d’aider Geneviève à préparer le repas du midi. Quand tout avait été prêt, Geneviève, Odile et la tante Marie Ange étaient reparties en taxi, avec la nourriture pour le midi ….. et la chatte de la maison.

Petite anecdote : pendant le trajet, la chatte avait fait ses besoins dans le taxi, et il y régnait une odeur épouvantable !

A l'arrivée, les animaux avaient pu s'abreuver et les hommes se restaurer puis se reposer un peu avant de repartir.

Une nouvelle vie allait commencer à Servon, pour Odile et sa famille.





 

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Commentaires

  1. Je réalise que je ne mettais jamais posé la question de la logistique de déménagement... Quel joyeux bazar !
    GénéaGallo

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  2. Oui, c'était folklorique ! Merci pour votre commentaire.

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