U comme ... Un frère : Francis



Francis, le frère d'Odile,  a régulièrement été mentionné lors des différents articles consacrés à la vie d'Odile, mais cet article lui est entièrement consacré.

  • Son enfance

Francis 1 an

Francis est né en juillet 1925 à Domagné soit 2 mois après le mariage de ses parents. 

Ces derniers (Francis et Geneviève) habitaient alors chez le père de Geneviève depuis plus d'un an. 

Francis et Geneviève iront ensuite s'installer à Chateaubourg, puis à Nouvoitou en 1930. C'est là, à Nouvoitou, en 1931,  que naitra Odile ; Francis est alors âgé de 6 ans.

Francis 3 ou 4 ans

 

Elle n'était pas très intéressante Odile pour son grand frère. Il préférait courir dans les champs et les chemins, grimper aux arbres, attraper les poules, jouer aux billes ou à la toupie plutôt que de s'occuper de sa trop petite soeur.

Francis était turbulent, difficile, désobéissant, prêt à faire n'importe quelle bétise, il ne tenait pas en place, cassait souvent ses jouets et n'aimait pas du tout l'école.

Et pourtant, il n'avait pas le choix. Ses parents l'avaient envoyé à l'école publique de Chateaugiron, situé à 4 kms de chez eux. Pourquoi cette école située à 4 kms, alors qu'il y en avait une à Nouvoitou à seulement un peu plus d'1 km ?  Peut-être parce que la discipline y était plus stricte ???

 

Francis 8 ans et Odile 2 ans (1933)
1933 - Francis 8 ans, Odile 2 ans


Toute la famille - vers 1935
1935 - toute la famille


Mais Francis ne restera pas dans l'école de Chateaugiron car il se fera renvoyer. C'était un élève trop difficile, trop indiscipliné, sur qui les punitions n'avaient aucun effet  et que les matières scolaires n'intéressaient pas.

J'ignore si un évènement précis a provoqué son renvoi, ni son âge à ce moment là.

Il a donc été obligé de poursuivre sa scolarité à l'école privée de Nouvoitou.

1935- communion de Francis

En 1935, Francis, alors âgé de 10 ans, fait sa communion.

 

En 1937, Odile qui a  désormais 6 ans est scolarisée dans la même école que son frère

Elle était gentille et il l'aimait bien cette petite soeur, mais qu'est-ce qu'elle était encombrante ! 

Il n'était pas du tout ravi de devoir l'accompagner à l'école. 

Même s'il était censé l'accompagner jusqu'à l'école, dans les faits, il ne le fera pas souvent. 

Il partait avec elle mais la laissait finir son trajet seule ou avec les voisins, car il préférait l'école buissonnière.

Il se cachait alors dans les arbres pour ne pas être repéré.

Les années ne l'avaient pas assagi, bien au contraire ! Comme il loupait l'école, il fallait bien s'occuper. Il faisait toujours autant de bétises, comme par exemple tirer sur une statue de la vierge avec son arbalète. Ses parents avaient du en racheter une, et avaient obligé Francis à aller la faire bénir par le curé de la paroisse.

Il était très bagarreur, et revenait souvent avec des vêtements déchirés ou abimés prématurément, ce qui ne faisait pas la joie de sa mère.

Quelques petits délits (il n'a pas cassé que la vierge avec son arbalète ; il était devenu très adroit !) quelques petits larcins, comme des montres par exemple, complétaient le tableau.

Ses bétises, ses vols, ses bagarres, son caractère rebelle ont considérablement détériorer ses relations avec sa mère. Cette dernière plutôt sévère ne supportait pas toutes ses incartades, ne supportait pas qu'il lui désobéisse et le lui montrait bien.  Francis aura toujours eu le sentiment que sa mère ne l'aimait pas.

Avec son père c'était beaucoup plus facile, et heureusement qu'il était là pour arrondir les angles. 


  • Les années 1939-1945

Septembre 1939 : c'est le déménagement de Nouvoitou à Servon. Francis a alors 14 ans et ne va désormais plus à l'école. Il aide ses parents à la ferme à temps plein.

Il est toujours aussi bagarreur, mais il a aussi appris à jouer de l'harmonica et un peu d'accordéon avec son père et s'est découvert une nouvelle passion : la pêche.

Fin février 1940 : La guerre est déclarée depuis quelques mois et le père de Francis et d'Odile est appelé sous les drapeaux.  Il sera fait prisonnier quelques mois plus tard et ne reviendra qu'à la fin de la guerre.

Pendant 5 longues années,  Francis et sa mère (et Odile progressivement) ont du gérer seuls l'exploitation, avec heureusement l'entraide des voisins.

Elles n'ont pas été faciles pour Francis ces 5 années. Il y avait toujours autant de tensions entre lui et sa mère et en plus, il n'aimait pas le travail de la ferme. Pourtant il l'a fait consciencieusement !

Francis 15 ans - Odile 9 ans (1940)
1940 - Francis 15 ans - Odile 9 ans

Francis 16 ans - Odile 10 ans (1941)
Francis 16 ans - Odile 10 ans (1941)


1941 - Communion d'Odile
1941 - communion d'Odile



1942

1944
1944

  • Le départ

1945 : fin de la guerre. Francis a retrouvé avec joie son père après 5 années passées en captivité en Allemagne. La famille était enfin réunie !

 

U comme Un frère
U comme Un frère

Bien que diminué physiquement, son père a repris sa place de chef d'exploitation et Odile (14 ans) qui n'allait plus à l'école, secondait déjà bien ses parents.

Francis qui ne s'entendait plus du tout avec sa mère et qui ne se sentait plus obligé de rester sur l'exploitation familiale en a profité pour quitter définitivement le domicile et aller travailler à temps plein comme ouvrier agricole dans les environs.

Mais ce monde agricole ne l'attirait pas ! Alors, le jour où il a eu l'opportunité d'aller travailler en région parisienne, c'est sans prévenir sa famille qu'il est parti pour Bobigny (93) dès 1945.

Comme il n'habitait déjà plus chez ses parents, ces derniers n'en ont rien su. 

Ils ne l'ont appris que bien plus tard, lorsque Francis leur a envoyé une carte postale donnant quelques nouvelles très succinctes.

Je crois qu'il a travaillé dans un garage dès son arrivée en région parisienne, mais je n'en suis pas certaine. Il n'a toujours donné que très peu d'informations sur sa vie personnelle. Mais c'est bien là-bas qu'il a appris son métier de mécanicien et qu'il va l'exercer une grande partie de sa vie.

Francis ne fera pas de service militaire car de trop petite taille. 


  • Le retour chaque été

Il était parti pour de bon, mais il reviendra chaque été (ou presque) pendant ses congés annuels, d'abord en train, puis plus tard en voiture.


1948 - lors des battages

Quand il était en vacances chez ses parents, il participait comme tout le monde aux travaux de la ferme et aux battages mais il en profitait également pour aller à la pêche. 

Plus tard (mais je ne sais pas quand exactement) il a fait l'acquisition d'un appareil photo.

C'était surtout pour son père et sa soeur qu'il revenait chaque été, les relations avec sa mère restant compliquées. 

Odile aimait la fantaisie et la gaité de son frère et appréciait beaucoup ses venues.

C'est en 1956 qu'il est venu pour la 1ère fois en voiture depuis la région parisienne.

été 1956 : tout le monde pose devant la voiture
été 1956 : tout le monde pose devant la voiture
été 1956 : tout le monde pose devant la voiture


Francis ayant une voiture, c'est lui qui emmènera toute la famille au mariage de son cousin Claude Chancerel. C'est à cette occasion qu'Odile rencontrera Louis, son futur époux (voir

 

 

été 1957
été 1957


Il reviendra en avril 1958 pour le mariage d'Odile dont il sera le témoin, mais en ayant oublié ... son appareil photo. Donc, à part les photos officielles du photographe, il n'y a aucune photo de leur mariage.

Resté célibataire, il continuera à venir chaque année passer ses vacances à Servon, même après le mariage de sa soeur, même après la naissance des enfants et quelques années encore après le décès de son père intervenu en 1975.

Comme toujours, il continuera à donner un coup de main à la ferme,  à aller à la pêche, seul ou avec Louis, à jouer aux palets avec Louis et son père mais aussi à jouer avec nous, ses nièces puis plus tard son neveu.

été 1962 - Francis et moi

Francis faisait des courses de karting en région parisienne alors  un été il ramena le sien. Il ne passa pas inaperçu lorsqu'il le fit rouler dans les rues de Servon ... en toute illégalité bien évidemment !

été 1966 - Adélaide, Odile debout et moi dans le karting.

Odile adorait son frère et nous, nous adorions notre oncle. Il apportait un vent de fraicheur, de la fantaisie, de la bonne humeur. Il nous racontait sa vie en région parisienne, ses frasques, on le soupçonnait d'exagérer un peu, mais on aimait l'écouter.

Il ne venait qu'une fois par an, mais comme il restait à chaque fois 3 ou 4 semaines, des liens très forts s'étaient créés.

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