F comme ... Fin de la paix

 

 

Lorsque la famille s’installe à Servon fin septembre 1939, la France vient de déclarer la guerre à l’Allemagne. 

Francis le père d’Odile, âgé de 38 ans est mobilisable car il n'a que 2 enfants à charge (s'il en avait eu 3, il aurait été dispensé).

Il est appelé sous les drapeaux vers le 20 février 1940, reviendra 10 jours plus tard pour une permission d’un mois puis sera fait prisonnier en juin 1940, et ne reviendra que …. 5 ans plus tard.

 

 


C'est Francis, 15 ans et sa mère qui  vont désormais devoir s'occuper des vaches et de tous les travaux agricoles. 

Francis va notamment "diriger" les chevaux, tâche qu'il n'aimait absolument pas effectuer.  (Un 2ème cheval avait été acheté dès leur arrivée à Servon)

 

 

vers 1940

Odile avait elle aussi quelques tâches à effectuer :  

  • allumer le feu le matin
  • nourrir les poules et les lapins , 
  • couper ou casser le petit bois pour allumer le feu du lendemain
  • de temps en temps, aider sa mère au jardin
  • l'été, garder les vaches
  • etc...

 

Mais la plupart du temps Odile était à l’école, car l’école n’a jamais fermé pendant toute la durée la guerre.

La famille s’éclairait au pétrole, mais Odile devait faire ses devoirs à la lumière du feu afin d’économiser le pétrole qui était devenu rare.

La famille n’a heureusement pas manqué de nourriture pendant cette période. Avec le jardin et les animaux de la ferme, elle produisait suffisamment de légumes, de lait, de beurre, d’œufs, de poulets, de lapins, de charcuterie « maison » (un cochon était tué chaque année), pour les nourrir tous les 3.



Le pain était acheté avec les tickets d'alimentation et/ou la carte de ravitaillement (ou auprès de l’oncle Théophile qui le faisait lui-même). 

Les tickets d'alimentation servaient aussi à acheter de la viande, du chocolat, des biscuits, des boites de sardines ou autres conserves …

 

Une partie de ces dernières denrées était destinée au père d’Odile. En effet, chaque mois, la famille lui envoyait un colis alimentaire contenant du chocolat, des biscuits, du pain d’épices, de la confiture, des conserves (sardines par exemple), du tabac etc… Mais malheureusement, les colis n’arrivaient pas toujours en entier.

Même si la famille n’a pas manqué de nourriture, les repas n’étaient quand même plus les mêmes qu’avant la guerre. 

 

rutabagas et topinambours

Le repas du soir était en général constitué d’une bouillie à base de farine et de lait (pas cher et consistant) et ils mangeaient beaucoup plus qu'auparavant de légumes-racines comme les rutabagas ou les topinambours. 

 

Ces légumes étaient résistants au gel et se conservaient très bien, mais n'étaient pas toujours appréciés  sur le plan gustatif ou digestif.


Le père d’Odile envoyait une lettre tous les 15 jours : Contrairement à d'autres prisonniers, il n'était pas trop malheureux car il avait eu la chance d’être toujours envoyé dans une ferme pour y travailler plutôt que dans un camp. 

Dans les 2 premières fermes, il avait été correctement traité, mais sans plus. Par contre, dans la troisième où il est resté beaucoup plus longtemps, il était considéré comme un membre de la famille. Ce qui est plutôt surprenant étant donné que les fermiers allemands avaient perdu un fils à la guerre. C'étaient de bonnes personnes, pacifiques, qui subissaient la guerre elles aussi.

Avoir régulièrement des nouvelles de son père rassurait Odile.

Il avait même envoyé ces photos :

 


Francis est sur la faucheuse


à suivre ....

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