O comme ... Odile à la maison



Comme je l'ai déjà indiqué,  Odile aidera ses parents à la ferme et vivra avec eux jusqu'à son mariage.

La maison

Tous les 3 vivaient dans la partie habitation constituée d'une seule grande pièce. Il y avait tout de même  un "petit carré" fermé qui servait d'entrée et où la mère d'Odile avait accroché au mur et au plafond beaucoup de plantes vertes

Dans la grande pièce au sol en terre battue, les 3 armoires étaient disposées de façon à délimiter un coin "laiterie" où était entreposée l'écrémeuse.  

En plus de ces 3 armoires, la pièce était meublée de 3 lits, d'un chevet, d'un buffet, d'une table et des chaises, d'une huche, d'une horloge puis plus tard d'une machine à coudre. Deux cheminées complétaient le décor (une à chaque bout de la pièce) et deux fenêtres éclairaient le tout.

Il n'y avait évidemment ni électricité, ni chauffage, ni eau courante, ni toilettes :

  • La famille s'éclairait avec une lampe à pétrole et avec le feu de la cheminée
  • Les 2 cheminées étaient le seul moyen de chauffage. L'hiver, quand il faisait trop froid, le soir, la famille chauffait  des briques dans la cheminée, les entourait de chiffons et les plaçait dans les lits afin de réchauffer les draps et les pieds.
  • Pour l'eau , il fallait aller la chercher au puits des voisins puisque le puits était commun.  Pour faire sa toilette et son shampoing, il fallait chauffer l'eau et la mettre dans une bassine.
  • Quand aux toilettes : la famille utilisait soit les cabinets à l'extérieur, soit l'étable, soit le pot de chambre la nuit.

Il y avait peu de confort et peu d'intimité, mais tout le monde vivait ainsi à l'époque et personne n'en souffrait.

Odile avait plus de 25 ans lorsqu'un poste de radio est arrivé au foyer.

Par contre, ses parents achetaient régulièrement des journaux, mais pas tous les jours. Ils lisaient : l'Ouest Eclair (l'ancêtre de Ouest-France), le Rassemblement ou l'Ille et Vilaine.

Le quotidien d'Odile, c'était

  • un peu de travail agricole 
  • la lessive de temps en temps
  • les tâches ménagères telles que la cuisine ou la couture
  • le jardinage

Les parents d'Odile avaient un beau jardin, plein de légumes classiques tels que : pommes de terre, carottes, poireaux, oignons, ail, échalotes, fines herbes, haricots, petits pois, salades, etc ... mais aussi un petit jardin derrière la maison, rempli d'artichauts, dont s'occupait exclusivement Francis, le père d'Odile.

Odile a appris à jardiner avec sa mère et a toujours aimé cela.

La nourriture

Geneviève était une excellente cuisinière et Odile a appris (un peu) à faire la cuisine avec elle. Ils mangeaient principalement ce qui était produit à la ferme : volailles, lapin, veau, porc, légumes du jardin, beurre fait maison, lait etc ...

La cuisson des plats se faisait dans la cheminée, dans des marmites, casseroles ou autres ustensiles, généralement en fonte, posés sur des trépieds.

Les repas du dimanche étaient différents de ceux de la semaine .

Le dimanche midi : 

  • poulet rôti cuit dans la cheminée dans une "casse à rotir" avec des pommes de terre du jardin (la casse pouvait ressembler à l'ustensile ci-contre) 
  • puis en dessert : de la crème ou du riz cuit dans une casserole en fonte.

Il n'y avait pas de dessert les autres jours de la semaine

Le dimanche soir, c'était de la soupe de vermicelle ; les autres soirs : de la soupe de pain

En semaine, les volailles, les oeufs, les lapins, la viande de veau ou de cochon mais surtout les légumes constituaient la base des repas du midi. Il s'agissait le plus souvent de plats mijotés, tels que poule bouillie, blanquette, ragout, mais aussi grillades ou charcuterie

Comme évoqué dans un article précédent, la famille tuait un veau et un cochon chaque année (en hiver afin de conserver plus facilement la viande, mais pas en même temps)

Lorsque le cochon était tué, les meilleurs morceaux étaient mangés dans les jours qui suivaient.

Les femmes fabriquaient la saucisse qui séchait ensuite devant  la cheminée pendant quelques jours. Puis une partie allait finir de sécher dans un endroit frais (cellier) tandis que  l'autre partie qui sera consommée fumée, était mise à sécher dans la cheminée et pouvait ainsi se conserver plusieurs semaines voire plusieurs mois.

Les autres morceaux, notamment le lard,  étaient conservés dans du sel dans de grands pots ou charniers. La plus grosse partie de la viande était conservée ainsi.

Odile n'aimait pas beaucoup le lard mais se souvient qu'elle a toujours bien mangé chez ses parents

Ces différents moyens de conservation s'appliquaient au cochon mais pas vraiment au veau. J'ignore donc comment la viande de veau était conservée. Une partie était peut-être vendue ? Certains morceaux étaient peut-être  distribués aux voisins et amis qui les leur rendraient plus tard quand ils tueraient un veau à leur tour ? Je n'ai pas assez creusé la question avec "Mamie Odile"

 

Le quotidien d'Odile était calqué sur celui de ses parents : une vie au rythme des saisons et des travaux de la ferme. Une vie simple, sans beaucoup de confort, mais une vie où les gens mangeaient des produits sains, s'entraidaient, et prenaient le temps de vivre et de discuter autour d'une bolée de cidre ou d'un verre de "goutte"


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